Quelle est la différence entre un psychiatre, un psychologue et un hypnologue ?
Connaître la différence entre un psychiatre, un psychologue et un hypnologue/hypnothérapeute est nécessaire lorsqu’on envisage de se faire accompagner.
Ces trois professions sont différentes et, à la fois, elles peuvent être parfaitement complémentaires : par exemple, de nombreux psychiatres et psychologues feront quelques stages pour s’initier à l’hypnose et réciproquement, de nombreux hypnothérapeutes travailleront les bases de la psychopathologie [1].
Les psychiatres sont des médecins spécialistes de psychiatrie. Contrairement aux psychologues et aux hypnothérapeutes, ils peuvent prescrire des médicaments et/ou une hospitalisation. Ils sont aussi les seuls à pouvoir faire des diagnostics psychiatriques et psychologiques. Ces derniers sont donc les plus à même de traiter les maladies mentales nécessitant un traitement médicamenteux (psychotropes, anxiolytiques, antidépresseurs, neuroleptiques…) Les psychiatres travaillent fréquemment en collaboration avec des psychologues, et de temps à autres, avec d’autres types d’accompagnants (hypnothérapeutes, hypnologues, psychanalystes, sophrologues, thérapeutes systémiciens…). Par exemple, si vous allez voir un psychiatre en lui demandant un accompagnement sur la confiance en soi, il y a de grandes chances qu’il vous réoriente vers un autre professionnel de l’accompagnement. Notons, pour finir, que les psychiatres sont les seuls « psy- » remboursés par la sécurité sociale.
Les psychologues détiennent un master en psychologie, ils ont donc un diplôme reconnu par l’État. Ils sont, contrairement aux hypnothérapeutes, complètement formés en psychopathologie. Le champ d’application des psychologues est très large : ils peuvent se spécialiser et s’orienter vers la psychologie clinique, la psychologie du travail, la psychogériatrie, la psychothérapie (comme l’hypnothérapie, la psychanalyse ou les thérapies cognitivo-comportementales par exemple), etc. Notons également que le psychologue est formé à faire passer des tests d’orientations et psychométriques.
Les hypnologues ou hypnothérapeutes, eux, pratiquent une profession qui n’est pas encore réglementée (comme, par exemple, les psychanalystes). Il n’y a pas de diplôme d’état d’hypnothérapeute (j’ai déjà évoqué cela dans l’article faisant la différence entre hypnologue, hypnothérapeute, hypnotiseur et praticien en hypnose). Ainsi, il existe de très bons comme de très mauvais hypnothérapeutes. Et, pour être honnête, il peut parfois être difficile de faire le tri. En pratique, les hypnothérapeutes sont dans une position qui semble similaire au psychologue exerçant une pratique libérale, nous verrons la différence entre ces deux derniers ensuite. Les hypnothérapeutes accompagnent les personnes sur leurs problématiques et leurs objectifs essentiellement à l’aide de l’hypnose : un outil très efficace lorsqu’il est maîtrisé. Néanmoins, la maitrise de l’hypnose d’accompagnement demande beaucoup de travail et il est largement préférable de l’apprendre dans des écoles privées plutôt qu’à l’université [1] . C’est pourquoi il faut être vigilant lorsqu’on choisit son hypnothérapeute (intéressez-vous à sa formation et à sa déontologie).
Pour résumer, lorsque l’on va voir un psychiatre, c’est souvent sur prescription du médecin, le trouble peut nécessiter un traitement médicamenteux voire une hospitalisation. Quant au psychologue, cela dépendra de sa spécialisation et du milieu dans lequel il exerce.
Mais quelle est donc la principale différence entre le psychologue et l’hypnothérapeute ?
L’hypnothérapeute, contrairement au psychologue, va privilégier la fabrication d’expériences à l’explication, aux interprétations et aux conseils. Parfois, on a une très bonne connaissance de soi (de ses habitudes, de ses mécanismes, des implications de son histoire, etc.) et, malgré cette bonne compréhension de soi-même, le problème demeure. C‘est pourquoi je travaille souvent en collaboration avec des psychologues : ces deux approches sont complémentaires. Parfois il faut comprendre, parfois il faut faire l’expérience de…
En tant qu’hypnothérapeute, je n’interprète pas votre vie, je donne peu de conseils et encore moins des explications psy. Vous faites des expériences hypnotiques et vous déduisez vous-même ce qu’il y a déduire de ces expériences.
Dans tous les cas, renseignez-vous sur le professionnel que vous comptez rencontrer, et renseignez-vous davantage s’il est hypnothérapeute car, malheureusement, certains s’approprient cette profession après quelques dizaines d’heures de formation. Si vous avez l’impression qu’un accompagnant n’est pas compétent, accueillant ou bienveillant, écoutez aussi votre intuition : la relation joue pour beaucoup dans un accompagnement.
[1] Les bases en psychopathologie d’un hypnothérapeute servent non pas à traiter les maladies mentales mais à apprendre à les suspecter pour pouvoir réorienter vers un professionnel psy si nécessaire. En somme, un hypnothérapeute apprend la psychopathologie pour ne pas avoir à en faire : elle permet parfois de savoir avec qui nous ne pouvons pas nous lancer dans un travail d’accompagnement.
[1] Les modules ou DU des facultés de médecine et de psychologie ne sont pas à destination de la pratique intensive de l’hypnose. Le DU d’hypnose sera mieux qu’une formation dans un mauvais centre, évidemment, néanmoins elle sera bien moins complète qu’une formation longue dans un institut de formation à jour sur la recherche scientifique de l’hypnose.
Tous droits réservés – cet article est la propriété d’Élie Pralat, Hypnothérapeute à Lille et à Valenciennes.